Les Echos - 16 novembre 2003, extrait
" Les Echos " poursuivent leur série d'enquêtes sur les fusions-acquisitions. Une fois décidé le rapprochement entre deux entreprises, reste à concrétiser cette union. Il existe des passages imposés ; mais beaucoup est aussi affaire de pragmatisme. Si la convergence des méthodes de gestion et des outils de production représente un enjeu majeur, l'intégration des équipes et des cultures constitue elle aussi une condition essentielle du succès.
Fusions : le passage à l'acte Unir les méthodes, les outils, les cultures (2)
Marier les équipes reste un art difficile
Le souci d'un rapprochement harmonieux des hommes et des pratiques d'entreprises se heurte au poids des habitudes.
Rapprocher deux entreprises, c'est aussi, en large partie, unir des équipes et des cultures. (...) Les risques sont d'autant plus élevés que la spécificité des sociétés qui se rapprochent est souvent plus profonde qu'il ne semble de prime abord. " Il est indispensable de prendre en compte, outre la culture globale de ces entreprises, leur culture opérationnelle, qui se réfère aux habitudes concrètes et aux méthodologies, et qui est moins visible ", souligne Nicolas Rousseaux, responsable de Médiations. Ce cabinet de consultants met en oeuvre dans le cadre des fusions une approche " corporate ", au travers d'entretiens avec les décideurs clefs, mais également un processus de " carottage " culturel. Cette démarche cherche, grâce à une batterie de quelque 70 critères, à identifier, auprès des cercles dirigeants aussi bien que des manutentionnaires, le particularisme des cultures opérationnelles en présence, avec pour but de faire apparaître les forces et faiblesses des entités rapprochées. Des groupes travailleront alors à la définition d'une nouvelle culture commune. De quoi désamorcer les risques de conflits, tout en évitant que des salariés mal dans leur peau cèdent aux sirènes des chasseurs de têtes. (...)