1995 : Eugen Drewermann, chez lui à Paderborn, en Allemagne
« Moins quelqu’un est au clair avec lui-même, plus il est tenté de se fuir. Ce sont toujours les personnes intérieurement les plus déchirées et les plus insatisfaites d’elles-mêmes qui se plaignent de leur entourage, protestent contre leurs conditions de vie et appellent à révolutionner un « système insupportable ». Mais en définitive, leurs plaintes ne changent rien à rien. C’est comme dans une partie de « pouilleux », où on se refile toujours la carte perdante sans jamais la retirer du jeu. Celui qui veut vraiment transformer le monde doit commencer par lui-même et chercher la justice en son propre cœur, au lieu de prétendre y contraindre les autres. Seul celui qui aura appris à mettre un peu d’ordre en soi trouvera les mots justes pour faire naître le bien. Pour cela, il faut accepter la solitude. Elle seule permet de se confronter à soi-même sans détours. Pour découvrir la vérité de notre existence, il faut faire taire les voix étrangères. L’important, ce ne sont ni les pensées, ni les conseils, ni les félicitations, ni les blâmes des autres, mais ce qui se passe au fond de nous. »